Le TRS (taux de rendement synthétique) est aux machines ce que l'Efficience est à l'être humain. Un raccourci ? Peut-être pas vraiment
Le Taux de Rendement Synthétique (voire Taux de Rendement Global)
Le TRS s'intéresse à la disponibilité des équipements : c'est le rapport entre le temps strictement utile et le temps d'ouverture de l'équipement.
- Temps strictement utile = l'équipement fonctionne à la bonne cadence et produit des pièces bonnes
- Temps d'ouverture = temps pendant lequel la machine pourrait travailler.
La représentation ci-dessus montre un exemple de décomposition du temps total en temps utile (vert) et causes de perte de temps.
L'objectif est de se rapprocher de la vitesse nominale de l'équipement, en réduisant autant que possible les gaspillages de temps (gaspillages externes comme manque de matière première, manque d'énergie... et gaspillages internes comme pièces mauvaises, temps de changement de série...).
En fonction de l'équipement, de sa maintenance, des contraintes lors des changements de série (normes liées à la sécurité alimentaire par exemple), le calcul "théorique" du TRS peut n'être que de 70%. Dans ce cas, dépasser 70% peut signifier un non respect des cadences, opérations d'entretien ...
Par contre, il n'est nullement question d'augmenter la cadence au delà des capacités nominales de l'équipement, ce qui conduit à hypothéquer sur la fiabilité à terme et la durée de vie.
Vous pensiez que votre équipement était une Ressource, n'oubliez-pas que c'est une Richesse pour votre activité.
L'Efficience
Que penser de la "Main d'oeuvre" ? Une ressource humaine ou une RICHESSE humaine ?
Pour moi, sans hésiter une Richesse :
- avec ses intelligences individuelles
- avec ses capacités physiques individuelles
- avec ses états d'âme individuels
- avec son efficacité de groupe
Travailler avec une équipe c'est créer une cohésion, en partant des individualités :
- La cadence nominale ? Une performance ni basée sur les plus forts, ni sur les plus faibles.
- Les pertes de cycles instantanées ? Les compétences, Un coefficient de fatigue, la motivation...
- Un peu d'imagination pour transposer les causes présentées dans le TRS
Pour mesurer l'efficacité d'une activité manuelle, on utilise souvent l'efficience. Pour ma part, je dirais LES EFFICIENCES pour répondre à 2 questions :
- Le secteur a-t 'il bien travaillé ? J'appelle cela l'efficience brute (tient compte des causes externes)
- L'équipe a-t' elle bien travaillé ? J'appelle cela l'efficience nette (quand on a pu travailler, a-t-on bien travaillé?
Un exemple de temps prévus, les pertes de temps de cause externe et le temps réellement travaillé.
Efficience brute = Temps prévu / (Temps travaillé + perturbations)
Efficience nette = Temps prévu / Temps travaillé
2 représentations pour présenter l'activité :
- Les efficiences (à gauche) . La limite basse tolérée est 100% et on a introduit une limite haute à 130% à partir de laquelle on est "trop bon" donc peut-être que toutes les opérations prévues non pas été effectuées.
- Les temps (à droite) . l'objectif est en bleu (ligne), les mesures sont sous forme de barres empilées pour lecture directe.
Les déductions (sur l'un ou l'autre des graphiques) :
- Ex1 : secteur non performant, à cause de l'équipe (pas de cause externe)
- Ex2 : secteur performant
- Ex3 : secteur trop performant - à analyser
- Ex4 : secteur non performant mais l'équipe a été performante quand elle a eu les moyens de travailler
- Ex5 : secteur non performant à cause de l'équipe et de perturbations externes
Si les données d'origine sont acceptées (badgeage, remontée par le terrain), ce genre d'approche permet une critique constructive.
Gérer des richesses, voilà pourquoi TRS et Efficience sont assez similaires et complémentaires pour des briefings constructifs, à condition de déclencher des actions d'amélioration.